Phase 1 : Exploration (jusqu'en ~2025)
L’objectif de Geo-Energie Jura SA étant la production d’électricité à partir de la chaleur terrestre, cela nécessiterait soit une modification fondamentale du projet soit la découverte d’un aquifère à environ 4 à 5 kilomètres de profondeur, au sein de roches plutoniques ou métamorphiques du socle. En dehors de grandes zones de fractures, ce dernier scénario est plus qu’improbable. Geo-Energie Jura SA a en effet pour but d'éviter ces zones afin de minimiser le risque sismique (le procédé de stimulation hydraulique présente un risque accru s’il est réalisé sur ou à proximité de grandes failles géologiques ou de grandes zones de fractures).
La hauteur de 70 mètres pour la tour de forage correspond à la hauteur maximale autorisée dans les prescriptions du Plan spécial cantonal. La tour de forage sélectionnée par Geo-Energie Jura SA mesurera moins de 45 mètres de hauteur (dimension comparable à la cheminée de la scierie du Groupe Corbat, située à proximité). Elle ne sera présente sur le site que pendant quelques mois, lors des opérations de forage.
La couche d’information « limitation des forages pour sondes géothermiques » disponible sur le géoportail ne concerne que les projets de sondes géothermiques. Historiquement, afin de présenter un rapport coût/efficacité intéressant, des entreprises ont développé des techniques de forage très rapides pour installer, parfois en une seule journée, des sondes géothermiques jusqu’à plus de 100 m voire 200 m de profondeur. Ces techniques ont permis de démocratiser les sondes géothermiques, que l’on compte en Suisse par dizaines de milliers. Cependant, une étanchéité parfaite de ces ouvrages n’est pas toujours assurée. C’est pourquoi les autorités cantonales veillent à ne pas les autoriser dans les secteurs où un défaut d’étanchéité pourrait nuire à la qualité des eaux souterraines.
Dans le projet de géothermie profonde de Haute Sorne, chaque forage et son équipement coûtera au minimum 10 millions de francs, soit un ordre de grandeur de 2'000 francs par mètre linéaire. Ce budget permet de multiplier les étanchéités dans l’ouvrage et de contrôler sa bienfacture avec les techniques les plus avancées. Cela n’est pas possible pour les sondes géothermiques dont le budget de réalisation est inférieur à 100 francs par mètre foré et équipé. Des informations complémentaires sont disponibles sur la page Géothermie de l’Office cantonal de l’environnement ainsi que dans le document de Suisseénergie « Géothermie en Suisse – Une source d’énergie polyvalente ».
Dans le rapport d’impact sur l’environnement (RIE, disponible ici), il a été estimé que pour un forage d’une longueur totale de 5’800m, un volume rocheux de 639m3 serait extrait du sous-sol. Lors de la phase d’exploration, le forage vertical a une longueur finale de 4’040m, le volume de roche extrait est de 511m3, donc inférieur à cette valeur. A titre de comparaison, il a été nécessaire d’extraire 480’000m3 de roche pour la réalisation du tunnel du Mont-Terri (Autoroute A16), d’une longueur de 4’078m.
Ces mesures géophysiques ont deux objectifs principaux, avant tout sécuritaires. Le premier de ces objectifs est de caractériser et assurer un suivi de la sismicité. Le deuxième est d’imager le sous-sol afin de mieux comprendre ses caractéristiques et de repérer d’éventuelles failles géologiques d’importance dont l’expression pourrait ne pas être visible en surface : le projet de Geo-Energie Jura SA vise à les éviter.
Les mesures de diagraphies ainsi que les tests qui seront réalisés le long du forage ont pour objectif 1) de mieux connaître le sous-sol et ses caractéristiques, 2) d’acquérir des données qui permettront de planifier la phase de stimulation, 3) vérifier l’intégrité du puits de forage et 4) renforcer la sécurité du forage.