Phase 2 : Stimulation (~2026-2027)

La stimulation hydraulique est un processus qui vise à améliorer la conductivité hydraulique d’une formation rocheuse par injection d’eau ou de tout autre liquide sous pression. En Haute-Sorne, une température suffisante à la production d’électricité est probablement atteinte à partir d’environ 4000 à 5000 mètres de profondeur (voir la notion de gradient géothermique). A ces profondeurs, les roches ne sont généralement pas suffisamment poreuses ni perméables pour contenir une quantité d’eau mobilisable suffisante au fonctionnement d’une centrale géothermique. La stimulation hydraulique est donc nécessaire afin de créer ou d’améliorer la capacité réservoir des roches en profondeur.

Le terme « stimulation hydraulique » est un terme général qui englobe la technique de fracturation hydraulique ou « fracking » (en anglais). En géothermie profonde et dans le cadre du projet de Haute-Sorne en particulier, la stimulation hydraulique aura pour objectif de rouvrir et/ou agrandir des fractures naturellement présentes dans la roche. Ce processus requiert des pressions d’injection moins élevées que la fracturation hydraulique mais suffisantes pour permettre la création d’un échangeur de chaleur souterrain, en plusieurs étapes. En Haute-Sorne, la stimulation de la roche ne sera cependant pas qu’hydraulique mais aussi thermique vu que de l’eau de surface que l’on pourrait qualifier de froide sera injectée dans une roche chaude (température d’environ 150°C).

La technique du « fracking » a été développée aux Etats-Unis pour la production de pétrole et de gaz. Ce mode d’exploitation, utilisé dans des millions de puits, requiert l’injection d’eau à laquelle de nombreux produits chimiques et des agents de soutènement (e.g., des billes de céramique) sont fréquemment ajoutés. Ces substances, ainsi que les gigantesques quantités d’eaux usées générées par la fracturation puis la production de ces puits, sont mises en cause pour leur impact environnemental. Cette technique est également critiquée pour son impact paysager.

En géothermie profonde pétrothermale, la stimulation hydraulique ne requiert généralement que de l’eau. En Haute-Sorne, il est prévu que cette eau circule en circuit fermé, entre le réservoir géothermique profond et la surface où la chaleur de la roche sera utilisée. Elle sera continuellement réutilisée, pendant toute la durée de vie de la centrale.

Deux raisons principales, autres que la sismicité, pourraient expliquer un abandon du projet lors ou à la suite de cette phase. La première serait une circulation d’eau insuffisante entre les deux puits de forage (débit insuffisant). La deuxième, serait une température insuffisante, l’eau traversant le réservoir par des voies préférentielles, sans se réchauffer suffisamment.