Sismicité induite

Le risque sismique associé à la phase d’exploration est proche de zéro. Le forage est exécuté selon les normes internationales en vigueur et suit ainsi des conditions de sûreté exigeantes intégrant des dispositifs permettant de contrôler la pression et la stabilité du puits. Les tests de stimulation hydraulique seront réalisés par petits volumes d’eau et de manière prudente selon des critères stricts, qui seront préalablement vérifiés par le Groupe d’experts indépendants du canton. Un suivi rigoureux de la sismicité accompagne l’ensemble des opérations.

Oui. Le processus de stimulation envisagé vise à rouvrir ou écarter des fractures sous l’effet de la pression hydraulique. En écartant des plans de fractures, un relâchement soudain des contraintes se produit par glissement des compartiments se trouvant de part et d’autre de ces plans, provoquant un séisme ou microséisme qui, dans l'immense majorité des cas, ne sont pas ressentis en surface. Une fois les contraintes relâchées, les deux compartiments se referment mais de manière incomplète, laissant des interstices, éléments piliers du réservoir artificiel en cours de création.

Tout le processus de création d’un réservoir en profondeur repose sur le suivi de la sismicité associée à la phase de stimulation. Le suivi des évènements microsismiques qui seront enregistrés permettra de connaître en temps réel la taille et la croissance du réservoir. Ils permettront aussi d’identifier ou prédire d’éventuelles accélérations du niveau de sismicité, qui seront à enrayer afin de conserver la sismicité induite à un niveau acceptable.

Il existe plusieurs sortes de séismes. Les séismes destructeurs (magnitude ≥ 5) se produisent lorsque des failles rompent sur de grandes surfaces (failles de quelques kilomètres à plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres de long). La phase d’exploration vise notamment à vérifier que des failles de telles dimensions ne sont pas présentes à l’aplomb du site de Glovelier. L’immense majorité des séismes enregistrés dans le cadre de projets géothermiques sont des microséismes (magnitude ≤ 2). Les microséismes ne sont que très rarement ressentis en surface. Ils ne causent aucun dégât et n’ont pas d’impacts connus sur le sommeil, l’agriculture (e.g., production de lait) ou les instruments de haute précision utilisés par l’industrie (e.g., horlogère). Entre ces deux extrêmes, il existe des séismes (2 < magnitude < 5) qui peuvent être ressentis, voire, pour les plus importants, engendrer des dégâts, généralement mineurs. Le plus gros séisme de ces 100 dernières années dans le canton du Jura, qui a eu lieu à Réclère le 22 mars 2023 (magnitude locale = 4.3), n’a engendré que des dégâts mineurs (e.g., chutes d’objets dans les maisons, désolidarisation de tuiles). Depuis, cinq répliques d’une magnitude locale supérieure à 2 ont eu lieu sans que cela n’ait d’incidence. Les protocoles de fissures sont une réponse parmi d'autres au (faible) risque que de tels séismes se produisent. En Haute-Sorne, il est prévu que les opérations de stimulation hydraulique soient interrompues dès lors qu’un séisme induit de magnitude locale supérieur à 2 se produise. Si le seuil de magnitude de 2.6 fixé pour le projet est atteint, le Gouvernement décidera de la poursuite ou non du projet. S’ils se produisent en dépit des mesures de suivi mises en place, des séismes de telles magnitudes seront ponctuels et ne deviendront en aucun cas la norme.

La catégorisation d’un séisme (induit ou naturel) est déterminée par le Service sismologique suisse (SED), qui, en tant qu’institution fédérale compétente en matière de tremblements de terre, a densifié son réseau de capteurs autour du site de forage afin de fournir une surveillance de base indépendante au Canton du Jura.

Le SED effectue une première analyse des données sismiques en temps réel, différenciant les séismes naturels des séismes induits. S’ensuit une analyse détaillée. Ces analyses sont cruciales pour garantir la sécurité et les responsabilités du projet. Le groupe d’experts indépendants peut également être consulté pour des avis complémentaires, mais la décision finale repose sur les analyses techniques fournies par le SED.

Oui, vous trouverez deux exemples ci-dessous :

Le projet de géothermie profonde à Espoo, en Finlande, a mené des stimulations hydrauliques en 2018 et 2020. Durant ces stimulations, bien que plusieurs microséismes aient été enregistrés, les magnitudes maximales sont restées en dessous de 2.1, ce qui est inférieur au seuil fixé pour Haute-Sorne (Mw=2.6).

A Forge, aux Etats-Unis, le séisme le plus fort enregistré a atteint une magnitude de 2.0. Ce projet de recherche en géothermie profonde se concentre sur le développement et la démonstration de technologies avancées de stimulation des réservoirs géothermiques (Enhanced Geothermal Systems, EGS).

Selon le Service sismologique suisse (SED) les séismes en Suisse ne peuvent pas atteindre une magnitude de 8 ou 9. Les séismes de cette magnitude sont extrêmement rares et se produisent généralement dans des grandes zones de faille, de dimension lithosphérique. Les précédents projets géothermiques similaires ont montré que les magnitudes des séismes induits restent bien en deçà de ces niveaux extrêmes.