Phase exploratoire

Le forage profond en cours à Glovelier est en activité depuis le 21 mai 2024. L’étape finale du forage, depuis une profondeur d’environ 1’800m jusqu’à 4’000m, a débuté le 23 juin 2024 et devrait s’achever vers la fin du mois d’août. Le chantier étant actif également durant la nuit, des mesures importantes de réduction des nuisances ont été prises pour le voisinage. De plus, plusieurs campagnes de mesures de contrôle ont été effectuées par un spécialiste afin de vérifier la conformité de l’exposition au bruit des habitations voisines les plus proches. Une campagne de mesures a justement été réalisée dans la nuit du 24 au 25 juin 2024.

Les mesures réalisées montrent que le niveau de bruit respecte les valeurs limites légales dans tous les points, l’habitation la plus proche étant située à moins de 200m du chantier. A une distance d’environ 500m, le bruit du forage est proche du bruit de fond, mais peut tout de même être clairement perçu lorsqu’il n’est pas couvert par d’autres sources de bruit. Les contrôles ont également démontré l’absence de bruits solidiens (bruit à l’intérieur des bâtiment pouvant être causés par des vibrations transmises par le sol).

Il n’est donc pas possible que les bruits qui ont causé votre réveil à Sornetan, soit à plus de 6 kilomètres du site, soient liés aux activités de forage à Glovelier. Des sources plus proches sont à rechercher, dans votre bâtiment ou à proximité immédiate.

Pour plus d’information sur le Suivi environnemental de réalisation (SER) et le contrôle du bruit du chantier de géothermie, veuillez vous rendre sur la FAQ > Encadrement > Suivi environnemental de réalisation.

Document indiquant les concentrations de substances utilisées pour la préparation de la boue de forage de la deuxième section.

Les concentrations sont indiquées en kg/m3 plutôt qu’en % dans ce second document. En effet, le calcul du pourcentage est fait en fonction de la densité de la boue qui n’est pas forcément constante sur une section. De plus, le pourcentage est intuitivement compris comme une indication volumique alors qu’il s’agit bien d’une indication massique.

L’opérateur, Geo-Energie Jura SA, réalise un forage classique, à la boue, de type rotary. Deux types d’outils (têtes de forage) seront utilisés : des trépans tricônes et des PCDs (= à inserts de diamants poly-cristallins).

L’ensemble des couches sédimentaires seront traversées par le forage, jusqu’aux dernières roches de l’ère Primaire (âge Permo-Carbonifère). Les deux premiers kilomètres du socle environ (roches plutoniques et/ou métamorphiques tels que du Granite ou du Gneiss) seront également forés.

Le risque que le puits rencontre des roches présentant une radioactivité naturelle dépassant les seuils fixés par l’OFSP (Office fédéral de la santé publique) est très faible mais il existe et est pris en compte dans le cadre du suivi et de la surveillance de ce projet. L’expertise réalisée (rapport Surbeck) en amont du projet a été synthétisée dans l’annexe 9.5 du Rapport d’impact sur l’environnement (RIE) disponible ici. Les problématiques de la radioactivité naturelle et des mesures à prendre pour la détecter et la gérer y sont traitées en détail. Le concept de surveillance et le programme de mesure ont été définis de manière à contrôler le respect des seuils légaux en matière de radioprotection (domaine de compétence de la SUVA) et d’élimination des déchets (compétence de l’OFSP). En effet, les travaux de forage génèrent de grandes quantités de boue de forage, de débris et d’eaux usées, dont la radioactivité sera contrôlée, conformément à la législation, avant leur élimination. Dans les cas de la boue de forage et des déblais de forage, une simple mesure du débit de dose à l’aide d’un compteur Geiger est suffisante. Pour les eaux usées, l’analyse d’échantillons sera requise. En cas de détection de radioactivité naturelle anormale, des mesures en gestion des boues et des fluides contaminés devront impérativement être déployées pour gérer ces déchets selon les normes de l’IFSN (Institut fédéral de la sûreté nucléaire). Ces mesures seront déterminées en amont dans le programme de l’exploitant et évaluées par les services cantonaux concernés par la protection des travailleurs et de l’environnement.

En ce qui concerne le radon, la question a également été traitée dans l’annexe précitée. Il y est précisé : « les concentrations du gaz inerte radioactif qu’est le radon sont faibles dans les eaux thermales. Une fuite ne peut donc entrainer aucun dépassement des limites suisses, ni pour le personnel, ni pour l’environnement » et « les concentrations du gaz inerte radioactif qu’est le radon sont faibles dans d’éventuelles fuites dans les installations de surface d’un système EGS ne menacent ainsi ni le personnel, ni l’environnement ».

Lors d’un forage de type pétrolier, une boue de forage est constamment pompée au travers de la tête de forage. Les particules et déblais de forage (petits fragments issus de la roche forée) présents dans la boue de forage permettent de colmater les petites fractures localisées le long du tracé du forage. En cas de fractures importantes, d'autres particules et des fibres peuvent être pompées pour boucher ces fractures autour du puits. Si ces éléments ne suffisent pas, de la boue de forage pénètre dans ces fractures, il est alors fait mention de "pertes de boue".

Afin de s'assurer que ces pertes ne puissent pas créer de contamination, les boues utilisées sont préparées à base d'eau et sans produits toxiques. Lorsque les pertes de boue sont fortes (plusieurs mètres cubes de boue), l’ingénieur en charge de la gestion des boues de forage fait procéder à une cimentation pour boucher ces fractures autour du puits. Une fois le ciment durci, il est possible de continuer à forer.

En cas de traversée d'une petite caverne isolée, celle-ci sera traitée de la même façon qu'une fracture. En cas de cavité karstique plus importante (vous mentionnez une "grotte" ou encore une "rivière souterraine"), les opérations de forage pourraient être compromises. De telles anomalies souterraines ne sont cependant en général présentes que dans les premières centaines de mètres du sous-sol. A ces profondeurs, des analyses géologiques et des mesures géophysiques – comme celles réalisées à proximité du site fin juillet - permettent de les détecter, et ainsi de s'assurer que de telles cavités ne seront pas rencontrées. Dans le cas où il y aurait malgré tout un risque d'en rencontrer, la trajectoire du forage peut être modifiée pour ne pas les atteindre.

Dans un forage de type pétrolier, une boue de forage - dont la composition est élaborée en fonction des niveaux traversés - est utilisée afin de maintenir l’intégrité des parois et de conserver un équilibre hydrostatique, ce afin que l’eau présente dans les aquifères ne puisse pas s’infiltrer dans le puits de forage et que la boue de forage ne puisse pas percoler dans les aquifères traversés. Ainsi, mis à part le long du tracé du forage et à proximité immédiate de celui-ci, la biodiversité des aquifères traversés (qui diminue drastiquement avec la profondeur jusqu’à être totalement absente) est protégée. Lors du forage, il n’est pas prévu que l’eau des aquifères soit prélevée pour analyse, l’objectif du forage étant de minimiser au maximum les impacts sur les aquifères et les niveaux traversés par le forage en général.

Lors de la phase d’exploration, il est prévu d’injecter de l’eau sous pression dans le cadre des tests hydrauliques et des tests de stimulation (afin de mieux comprendre les propriétés des roches en profondeur). Si, à la suite de cette première phase, le canton autorise la poursuite du projet, de l’eau sera de nouveau injectée dans le sous-sol lors de la phase de stimulation, sous plus forte pression, pour créer un réservoir en profondeur qui servira d’échangeur de chaleur. Au cours de ces phases, il est prévu que seule de l’eau, prélevée en surface, soit injectée dans les interstices de la roche, à environ 4 à 5 kilomètres de profondeur. Aucun des produits chimiques et agents de soutènements utilisés par l’industrie pétrolière dans le cadre d’opérations de fracturation hydraulique (ou « fracking ») ne seront utilisés dans les processus de tests et de stimulation hydraulique énoncés ci-dessus.

Lors du forage, il est à noter que des boues de forage (principalement de l’eau et des argiles) seront utilisées pour des raisons à la fois techniques et sécuritaires. Des additifs, tels que des sels, des minéraux denses, des gommes ou encore des lubrifiants sont fréquemment ajoutés à ces boues afin de contrôler leur densité et d’optimiser leur utilité. Toute utilisation d’additifs devra être au préalable validée par l’Office de l’environnement. Dans les forages modernes, ces additifs sont pour la plupart sans classification ou tout au moins non dangereux pour l’environnement et la santé de la population. Tous les forages d'une certaine profondeur, ce qui en Suisse inclue plus de 180 forages de plus de 500 m de profondeur, sont réalisés de la sorte.

En fin de forage, comme lors de l’exploitation de la centrale, il est possible qu’il devienne nécessaire de traiter ou nettoyer le puits de forage et/ou le réservoir afin de le(s) désentartrer (pour dissoudre les dépôts qui s’y seraient accumulés/précipités). Dans ce cas, l’utilisation de certains acides pourrait faire l'objet d'une demande d'autorisation par Geo-Energie Jura SA. Il s’agit usuellement d’acides à usage domestique tels que de l’acide chlorhydrique ou encore de l’acide acétique (vinaigre).

Enfin, si la deuxième phase du projet était un succès et que le canton autorisait la construction d’une centrale géothermique, le fluide de circulation (l'eau géothermale) pourrait nécessiter, vraisemblablement après un certain temps, l’emploi d’un inhibiteur de corrosion afin d’éviter tout risque de corrosion des tubages cimentés. L’utilisation de ces inhibiteurs sera également conditionnée à une autorisation de l’Office de l’Environnement.